Le 11 mars est célébré en tant que Journée Mondiale du Rein. C'est l'occasion de témoigner notre solidarité à tous les patients connus et méconnus souffrant de maladies rénales. C'est aussi l'occasion d'affirmer notre reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, contribuent à améliorer la vie de ces patients. Il s'agit entre autres, du corps médical et scientifique, des chercheurs, du personnel paramédical, des associations etc. La journée du 11 mars offre également l'occasion de rappeler au monde deux faits majeurs à l'échelle socio-économique et culturelle.

1. Il convient de dénoncer d'abord l'inégalité de dépistage et de prise en charge des maladies rénales entre le Nord et le Sud, les pays économiquement forts et riches, d'une part, les pays pauvres, d'autre part. Si les cerveaux aptes à cette prise en charge existent dans les deux parties, les moyens élémentaires, basiques comme l'équipement et les laboratoires, manquent cruellement dans les pays économiquement faibles. Ce manque de moyens justifie en partie l'émigration (l'évacuation) des patients du Sud vers les pays du Nord, à la recherche, non seulement de soins de qualité, mais surtout et avant tout, des moyens de survie et de confort sanitaires. C'est ainsi qu'on trouve en France des dizaines d'insuffisants rénaux chroniques en provenance des pays comme la République du Congo. La France absorbe ainsi des flux migratoires de patients en détresse dans leur pays et offre à ces derniers des soins requis et adéquats.

2. Ensuite, l'absence de réelles politiques de prise en charge des maladies rénales dans les pays en voie de développement. Les pays comme le Congo ont des capacités d'offrir de meilleurs soins aux patients rénaux. Le bon choix des priorités sanitaires et les atermoiements politiques et administratifs constituent dans ces pays un réel handicap. Cependant les malades rénaux "se consument" petit à petit et meurent dans l'indifférence totale des autorités.

Une mobilisation de tous (politiciens, population, personnels de santé, enseignants etc.) en faveur de la prévention des maladies rénales est vivement souhaitable. Elle pourrait s'inscrire, dans les pays en développement, dans le cadre des programmes de Soins de santé Primaires. Des stratégies existent. L'expérience des pays développés, ainsi que celle des pays africains structurellement mieux organisés au plan du développement sanitaire pourrait bénéficier à ceux qui hésitent et demeurent dans l'inertie en Afrique et ailleurs.

Quelques rappels:

France: 3 millions de personnes souffrant d'une maladie rénale dont 37000 en dialyse. 8000 nouveaux patients en dialyse sont enregistrés chaque année.

Prévalence de l'IRC traitée par hémodialyse par million d'habitants ( en 2005 )

Congo (Brazzaville) 0

Rép. Dém. Congo 0

Maroc 119

Sénégal 4

Niger 5,5

Bénin 11

Côte D'Ivoire 12

Cameroun 3,3